Metz une ville que chacun croit connaître comme Limoges,
Poitiers, Amiens ou encore Le Havre. On la situe à l’est voire dans le
Nord-Est. Combien d’habitants ? Quelles Spécialités ? Comme la
géographie n’est pas le fort de nos concitoyens, notre connaissance déjà
évasive s’arrête là. Alors, essayons d’aller plus loin ou plutôt d’y voir plus
clair car Metz vaut bien, non pas une messe, mais le détour le temps d’un week-end
par exemple ou même davantage si d’aventure vous voulez en savoir un peu plus
sur cette grande ville de France.
Metz que l’on
prononce en
oubliant le T et le Z que l’on pourrait remplacer par deux S devenant ainsi Mess, est effectivement située dans l’est de la France
dans le département de la Moselle (57) dont elle est également la préfecture.
Nous sommes ici en Lorraine. Côté climat, il pleut en moyenne moins à Metz qu’à
Nice mais les écarts de température sont plus importants entre l’hiver et l’été
en comparaison avec l’ouest du pays. Autrement dit, les hivers sont plus froids
et les étés plus chauds mais rien d’excessif, la ville étant située en fond de
vallée aucune comparaison ne peut être faite avec la Sibérie, l’Alaska ou le Pôle
Nord. Le terme de Moselle a soulevé
d’un coup votre intérêt. Et vous avez raison, les vins de Moselle ont une
subtilité exceptionnelle capable de mettre vos papilles en émoi. Somptueux vins
de Moselle dont vous découvrirez l’extraordinaire palette en les dégustant à
fines gorgées tandis qu’une généreuse quiche lorraine bien sûr s’apprête à
prendre le chemin de votre table…
Côté décor, l’architecture de la ville va vous surprendre,
cela ne fait aucun doute. Certains monuments sont de véritables machines à
remonter le temps, larges esplanades que l’on dirait taillées pour les parades
militaires à cheval. Le Palais du gouverneur, de style néo-Renaissance, semble
nous replonger à l’époque de l’Empire d’Autriche-Hongrie et sur telle avenue
magistrale qui ne doit rien au baron Haussmann, on croit entendre les sabots
des chevaux tirant un attelage princier au temps des Habsbourg fuyant vers
Mayerling ou peut-être celui du dernier des Romanov, Nicolas II filant vers un
destin funeste comme un papillon s’approchant trop près d’une flamme. Curieuse impression
de feuilleter ces exemplaires jaunis de L’Illustration
où l’histoire en sépia se fige. Evidemment, il n’en est rien, même s’il
exista une maison des Habsbourg-Lorraine, c’est une image mais Metz est une
ville trois fois millénaire… Et elle ne doit rien à l’antique Lutèce, pardon à
Paris. La cité messine fut même la capitale de l’Austrasie, ou royaume de Metz apparu
après la mort de Clovis, roi des Francs, lorsque ses quatre fils se partagèrent
son royaume. Nous sommes sous le règne des Mérovingiens, faut-il le préciser.
Que dire enfin de l’empreinte laissée par Charles
Quint ? Enfin Metz vit naître Paul
Verlaine et Charles de Gaulle,
alors colonel, y fut affecté en 1937 dans un régiment de Blindés, l’auriez-vous
deviné ?
Christophe Dufossé - Ph. Gérard Conreur |
Revenons à ce palais du gouverneur. Gouverneur militaire,
s’entend. Proche de l’Arsenal et de la citadelle, dans ce qu’on nomme le
triangle impérial. Son style témoigne de notre histoire contemporaine lorsque
la défaite de Sedan priva la France de Napoléon III de l’Alsace et d’une partie
de la Lorraine. Ce curieux palais du gouverneur fut édifié au tout début du XX°
siècle lorsque les provinces perdues étaient peintes en noir, couleur de deuil,
sur les cartes de France. Deux décennies et quelques millions de morts plus
tard, l’article 27 du Traité de Versailles de juin 1919 restituera à la France
l'Alsace et les deux départements lorrains de la Moselle et de La Meurthe. Autre fleuron architectural de Metz, la gare
de style néo-Gothique à tendance plutôt germanique… Dieu sait pourquoi elle me
fait penser à la tour-lanterne de Notre Dame de Lorette, une association
d’idées sans doute…? Son avantage ? Metz-Centre-ville est à 82 minutes de
Paris en TGV. Le Centre Pompidou-Metz
est lui aussi en centre-ville juste en sortant de la gare néo-Gothique,
pratique non ? On peut y voir actuellement et jusqu’au 23 novembre 2015, une exposition Andy Warhol de style définitivement
…underground. Allez-y, ça déchire... et
ça vous rappellera sûrement de bons souvenirs.
Filet de Boeuf "Français" maturé sur carcasse au poêlon, jus parfumé, cèpes cuisinés, macaronis farcis. |
Retour au Palais du gouverneur ? Non. Arrêtons-nous plutôt à La Citadelle à quelques mètres de là.
En fait, la citadelle est le nom d’un complexe hôtelier quatre étoiles et
comportant un restaurant gastronomique, installé dans le dernier bâtiment historique
subsistant de nos jours : le
magasin aux vivres. Ce magasin aux vivres donne son nom au restaurant
gastronomique de La Citadelle, le hasard fait souvent bien les choses. Ajoutez à cela La Brasserie, tendance et décontractée pour apprécier la cuisine
« brasserie » d’un grand chef, la Boutique Christophe Dufossé et sa
ligne de produits faite maison, le traiteur Christophe Dufossé, les bons
cadeaux, cours d’œnologie, leçon de cuisine, etc.
Christophe Dufossé
et son épouse Delphine ne
fonctionnent pas à la wonder, ni au super,
mais partagent les mêmes passions et les mêmes ambitions et il en
fallait une sacrée dose pour se lancer dans l’aventure, ce véritable défi de La
Citadelle …revisitée. Entretien avec Christophe Dufossé :
Christophe Dufossé en quelques mots
Un joli parcours
La route de la Chine
Christophe Dufossé en quelques mots
Un joli parcours
La route de la Chine
Cette promenade automnale et gourmande serait injustement
incomplète s’il n’était fait une mention toute particulière pour son chef
sommelier, Thomas Vimbert, messin de pure souche et qui
possède cette science rare sans laquelle la cuisine des rois ne serait qu’un
camaieu de saveurs. Une chose est de s’arrêter sur l’étiquette d’un vin, une
autre est d’en révéler cette émotion confuse, indéfinissable qui nous laisse
songer à l’éternité des temps sur fond de blés ondoyants ou le carmin d’un
rideau de théâtre qui frémit.